270 scientifiques issus de 67 pays publient ce lundi le deuxième volet du sixième rapport du GIEC, qui détaille les conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes, ainsi que les moyens de s’y adapter. Au chapitre des villes et infrastructures, le rapport dresse un tableau alarmant de l’intensification des sécheresses et vagues de chaleur et de l’impact sur la population et le confort thermique, si les bâtiments ne sont pas rénovés.
Les vagues de chaleur deviendront une menace majeure en France, avec des vagues de sécheresse récurrentes sur le littoral méditerranéen. Selon le rapport : « si le niveau de réchauffement planétaire est de 2 °C et que la trajectoire socio-économique commune n° 3 (SSP3) est respectée, la moitié de la population européenne sera exposée à un risque très élevé de stress thermique en été. »
Les pays d’Europe occidentale sont vulnérables car leurs installations de protections solaires restent encore limitées
« Les bâtiments très isolés, conformes aux normes de construction actuelles, seront vulnérables à la surchauffe, notamment en cas de réchauffement climatique élevé, à moins que des mesures d’adaptation adéquates ne soient appliquées. ». En effet, le rapport poursuit que les pays d’Europe occidentale sont d’autant plus vulnérables car les installations de protections solaires restent encore limitées.
Un constat que partage le Groupement Actibaie, syndicat affilié à la FFB notamment sur les métiers de la protection solaire. « Les stores et volets ne sont pas valorisés dans les dispositifs d’aide à la rénovation alors qu’ils permettent de réduire la température intérieure d’un bâtiment de 3 à 5°C, voire plus si le système est automatisé », précise Hervé Lamy Délégué Général du Groupement Actibaie. En effet, face aux vagues de chaleur, le rapport alerte sur l’augmentation de la consommation d’énergie de refroidissement dans les bâtiments, estimée pour les bâtiments d’Europe du nord de 31 à 73 % d’ici 2050 et de 165 à 323 % d’ici 2100 par rapport à 1996-2005.
« En France, le recours à la climatisation dans les logements est passé de 14 % en 2016 à 25 % en 2020 selon l’ADEME. La climatisation est aujourd’hui responsable de près de 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur bâtiment. Le rapport du GIEC ne fait que confirmer que cette tendance va s’accentuer si nous n’adaptons pas l’architecture de nos bâtiments. Il est urgent d’intégrer systématiquement ces solutions vertueuses à la rénovation des bâtiments comme ils le sont déjà dans le neuf », conclut Hervé Lamy.