Trecobat vient de terminer la première maison individuelle répondant à la réglementation thermique 2012, qui sera obligatoire dès le 1er janvier 2013, à la suite du Grenelle de l’environnement.

Le salon est doté de larges baies

La RT 2012 impose de faire baisser la consommation moyenne d’énergie primaire (c’est-à-dire avant transformation et transport), exprimée en kWh d’énergie primaire. Cette con­sommation doit être quasiment divisée par quatre : elle doit passer de 180 kWh ep/m2/an aujourd’hui, à 50 kWh ep/m2/an dans quelques mois. De plus, la perméabilité à l’air mesurée doit être inférieure à 0,6 m3/h/m2.

Menuiseries alu K•Line
La maison présentée par Trecobat est située à Brest-Gouesnou dans le Finistère. Sa surface habitable est de 123,7 m2 et sa consommation totale en énergie primaire par m2 hors domestique (Cep) est de 38,6 kWhep/m2.shon/an. Sa perméabilité à l’air est de 0,5 m3/h/m2 : elle est donc, avant l’heure, déjà conforme à la RT 2012.
Elle est équipée d’une porte d’entrée dont le coefficient d’isolation thermique Ud est de 1,1 W/m2.K, et de menuiseries en aluminium K•Line, dont la valeur Uw moyenne est de 1,4 W/m2.K, avec un double vitrage à faible émissivité et argon (4/20/4).
Alban Boyer, directeur général de Trecobat, indique : « Une maison RT 2012 est un investissement rentable pour les futurs propriétaires : les mensualités d’emprunt sont largement couvertes par les économies d’énergie. Pour eux, le coût d’utilisation d’une maison RT 2012, c’est-à-dire la somme de la mensualité bancaire plus l’énergie consommée tous les mois, est inférieure au coût d’une maison RT 2005 Elec, même si l’investissement pour la maison elle-même est un peu supérieur (de 7 à 10 %). »

De gauche à droite : Bernard Loriot, président du bureau d’études thermiques AET, Alban Boyer, directeur général de Trecobat, et Fabrice Tréguer, directeur commercial de Trecobat

Une étude thermique dès le permis de construire
Désormais, une étude thermique validée accompagne le dépôt de permis de construire. En effet, la réglementation impose, pour construire une maison, d’une part, un permis de construire et d’autre part une étude thermique validée par le ministère de l’Écologie, du développement durable, du transport et du logement.
Pour construire une maison selon la nouvelle réglementation, indique Alban Boyer, directeur général de Trécobat, « la visite du terrain est indispensable : l’orientation de la maison est très importante pour sa conception. » En effet, il est très difficile, voire impossible, d’atteindre les 50 kWhEP/m2/an lorsque la conception du bâti a été réalisée sans tenir compte de la performance énergétique.
Le critère minimal de surface des baies doit être également respecté (1/6e de la surface habitable).
« Pour les baies, les paramètres influents sont le facteur solaire Sw, la déperdition lumineuse avec le facteur Tl, et enfin les déperditions avec le coefficient d’isolation thermique Uw » indique Alexandre Pugeaut, directeur adjoint de l’Atelier d’études thermiques Loriot. Il faut aussi tenir compte des coffres de volets roulants et des protections mobiles.

Trecobat, un constructeur en forme
Créé en 1972, le groupe Trecobat, dont le siège social est à Lannilis (29), construit près d’un millier de maisons individuelles par an sur toute la Bretagne, en Loire-Atlantique et en région Midi-Pyrénées. Il a réalisé un chiffre d’affaires 2010/2011 de 105 M€ (contre 82 M€ en 2009/2010), soit une progression de + 21,9 %, avec un effectif de 320 salariés, et environ 900 emplois indirects par l’artisanat.
Le groupe a fait le choix, dès la fin 2008, de proposer que toutes ses maisons soient conformes aux normes BBC (Bâtiment à basse consommation). Fort de sa maîtrise dans le BBC, Trecobat anticipe la RT 2012 et a basculé toute son offre en RT 2012 depuis avril 2012.

Le parcours de l’acquéreur
C’est donc dès le départ que l’acquéreur, le constructeur et le bureau d’études étudient ensemble le projet de construction. Une préétude est ainsi réalisée pour valider la faisabilité du projet, et Trecobat produit l’étude thermique. Ensuite la vente est signée en contrat de construction à prix ferme et définitif.
Au moment du dépôt de la demande permis de construire en mairie, un dossier complet est déposé, comprenant une attestation de prise en compte de la RT 2012.
Cette étude thermique prend en compte un nombre important de paramètres (plus de 1500 en tout). Elle donne les performances de la maison en termes de consommation d’énergie, donc de coût de fonctionnement.
Le bureau d’études procède à la saisie des paramètres concernant l’enveloppe du bâtiment (parois, menuiseries, pertes linéiques,…) pour calculer le Bbio. Quand ce Bbio est inférieur au Bbio maximal pour la zone climatique, l’altitude et la surface du bâtiment, le constructeur se connecte sur le site internet du ministère de l’Écologie, www.rt-batiment.fr. Il accède ainsi à la page d’accueil du site (capture 1), à partir de laquelle il peut avoir accès aux formulaires d’attestation de prise en compte de la réglementation thermique. Parmi les formulaires d’attestation proposés, il choisit l’attestation à établir au dépôt du permis de construire (capture 2). Puis il rentre ses coordonnées pour pouvoir générer une attestation.
Le générateur d’attestation s’ouvre ensuite sur une page d’accueil. Elle comprend un module pour la création de nouvelles opérations. Il permet l’import d’un fichier de données XML afin de vérifier la validité et la cohérence des calculs pour le Bbio. Ensuite, les données administratives sont rentrées, et trois exigences sont contrôlées : le résultat (avec un Bbio inférieur au Bbio max), le moyen (avec une surface des baies, y compris les portes, supérieure à 1/6e de la surface habitable), et le choix d’une énergie renouvelable (capteur solaire, raccordement à un réseau de chaleur, eau chaude sanitaire thermodynamique…)
Une fois l’ensemble des données saisies, il est possible de générer une attestation, qui est créée au format PDF et imprimable. L’acquéreur, ou par délégation le constructeur, signe l’attestation qu’il joint à sa demande de permis de construire.

Le chantier
Après l’obtention du permis de cons­truire, les matériaux convenus et certifiés sont mis en place lors de la réalisation du chantier. Une attention particulière est portée au bon traitement des ponts thermiques et de la perméabilité à l’air, qui doit être inférieure à 0,6 m3/h/m2. Les points d’attention sont les jonctions sol-mur et mur-plafond, les joints dans les gaines électriques ainsi que les jonctions baies-encadrements.
Un test d’étanchéité à l’air est réalisé par une personne habilitée qui intervient sur le chantier.
La déclaration d’achèvement des travaux (DAT) doit ensuite être remplie par la personne habilitée, sur le site du ministère. Le site génère le certificat de conformité de l’habitation.
« Les artisans sont formés deux fois par an, précise Alban Boyer, et deux jours de formation sont payés par Trécobat, pour qu’ils maîtrisent bien les points d’attention aux autres corps d’état du bâtiment et puissent assurer la continuité de l’étanchéité à l’air. »

Les sanctions
Fabrice Tréguer, directeur commercial de Trécobat rappelle : « Les obligations concernent les résultats obtenus, et, en cas de non-respect de la loi, les sanctions sont civiles ou pénales. »
Le manquement à ces obligations a été prévu par l’article L 152-2 (code de la construction et de l’habitation) et est sanctionné par l’interruption des travaux, 45 000 € d’amende et six mois de prison en cas de récidive. Dans l’hypothèse où les travaux continueraient, le maître d’ouvrage encourrait trois mois de prison et 45 000 € d’amende (article L 152-3 CCH).

La maison de Trecobat à Brest-Gouesnou (29)