Située à une altitude de 800 m, la maison BBC de Flangebouche (25) a été conçue en fonction du terrain, pour une bonne efficacité énergétique. Elle a obtenu le label BBC et n’est chauffée que par un poêle à bois central : la chaudière prévue n’a jamais été installée !
La perméabilité à l’air de la maison est très faible, avec une haute isolation thermique et des fenêtres à triple vitrage de la gamme Édition d’Internorm.
La maison comprend séjour, salon et cuisine au rez-de-chaussée, et quatre chambres situées à l’étage. « L’architecture a été voulue par le client, dont le choix s’est porté sur une maison à toiture monopan, et orientée plein sud, d’où un plan simple et performant », indique Grégory Myotte-Duquet, co-gérant de la Sarl Myotte-Duquet ossature bois. « Le garage a été placé d’emblée en zone tampon au nord de la maison, avec la porte côté ouest, tandis que l’angle nord-est est protégé par la provision de bois pour le chauffage. »
• Maître d’ouvrage : M. et Mme Vivot
• Maîtrise d’œuvre : Dimitri Myotte-Duquet, frère de Grégory
• Ossature bois : Sarl Myotte Duquet à Fournets-Luisans (25)
• Bardage : Funlam par Simonin à Montlebon (25)
• Fenêtres : gamme Éd[it]ion d’Internorm
• Tests de perméabilité à l’air BBC : Alsatech Sarl à Mulhouse (68)
Structure à ossature bois
La maison seule, sans le garage, présente une emprise ramassée, de 10,40 m de long par 8,80 m de large, pour une surface nette de 167 m2. La maîtrise d’œuvre a été assurée par Dimitri Myotte-Duquet, du bureau d’études de l’entreprise. « C’est un thermicien qui calcule le dimensionnement des fenêtres, voire les débords de toiture, de façon à choisir les ombres portées nécessaires au confort d’été, surtout en façades sud et ouest » précise Grégory Myotte-Duquet.
Les travaux ont été réalisés par une coopérative artisanale locale, la CCB (voir encadré). La maison est à ossature bois, avec une pergola fixe en façade sud qui a été demandée par le client. La porte d’entrée est située à l’ouest, sous la toiture débordante du garage.
La maison est chauffée avec un poêle à bois, et, en complément, un réseau a été installé dans la chape pour un plancher chauffant hydraulique, mais la chaudière n’a pas été installée, puisque la maison est suffisamment bien isolée.
Le conduit de la cheminée est placé en façade sud pour correspondre à une demande du client de ne pas surchauffer l’étage. « Ce choix évite aussi au conduit de traverser le toit : il traverse seulement le mur, ce qui est moins déperditif pour la chaleur, » explique Grégory Motte-Duquet.
Le conduit isolé en inox est un Therminox de Poujoulat : il présente une double paroi, dans laquelle est glissée une isolation à haute densité en laine de roche.
En toiture, l’isolation est réalisée par un complexe Sapisol S186 avec deux panneaux de lambris de 20 mm, enserrant un polystyrène graffité à résistance thermique renforcée de 146 mm. En plus, des panneaux en fibre de bois de 60 mm sont placés sur la face extérieure, sous la toiture en bacs acier à joint debout. L’ensemble présente un coefficient d’isolation thermique de 0,15 W/m2.K.
La toiture du garage est une toiture-terrasse avec un liner de type piscine (avec gravier).
Coefficient Uw jusque 0,71 W/m²K pour les fenêtres
Les murs ont une isolation en laine de bois d’épaisseur 200 mm en deux couches croisées. La première couche de 140 mm est placée dans l’ossature et une deuxième couche de 60 mm vient limiter les ponts thermiques.
Le bardage Funlam est en épicéa peint en gris, ou, pour les parties en bois naturel, en mélèze large brossé et traité en usine. Ce coloris naturel équipe les murs du garage, mais aussi la façade principale : une bande verticale casse la monotonie de la façade au sud.
Les menuiseries de la gamme Édition sont fournies par Internorm, ce sont des menuiseries mixtes en bois à l’intérieur et aluminium à l’extérieur, et équipées de triples vitrages. Une mousse thermo-isolante renforce l’isolation : placée sous le capotage en aluminium, elle permet une excellente isolation thermique (Uw jusque 0,71 W/m²K) et une isolation phonique jusque 43 dB.
Au sud, l’absence de vis-à-vis et de masques a permis de grandes ouvertures. Les autres façades présentent de plus faibles ouvertures : quatre fenêtres, dont deux horizontales sur les façades est, trois fenêtres plus les portes d’entrée et de garage à l’ouest et deux petites fenêtres éclairant le garage au nord, plus deux autres fenêtres nord pour le palier et la salle de bains de l’étage.
Au rez-de-chaussée, trois portes-fenêtres sont installées côté sud, pour le salon et le séjour, et comportent une partie fixe et un ouvrant à translation doté d’un joint à frappe. À l’étage, les chambres sont dotées d’ouvrants à deux vantaux dont l’un à la française et l’autre oscillo-battant. La chambre placée au milieu de la façade sud est équipée d’un ouvrant à translation sur la fenêtre. L’encadrement et les tablettes en aluminium ont été réalisés par la menuiserie Myotte-Duquet.
Les fenêtres sont dotées de volets roulants, majoritairement électriques au rez-de-chaussée, et à sangle à l’étage et dans la douche.
La coopérative CCB (Coopération construction bois) existe depuis 2007 et réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 4 millions d’euros. Elle permet la vente de maisons clés en main et regroupe dix artisans, dont la Sarl Myotte-Duquet pour la menuiserie/charpente (qui a réalisé un CA 2011 de 3,5 millions d’euros).
La coopérative comprend un terrassier-maçon, un plaquiste, deux carreleurs, deux électriciens, deux plombiers-chauffagistes... Elle construit entre 12 et 17 maisons par an en moyenne, (mais 20 en 2011) grâce à une forte demande de maisons en haut de gamme dans cette région proche de la Suisse. Les maisons sont surtout construites sur la région Franche-Comté, mais aussi dans les régions de Genève et d’Annecy.
Toutes les maisons ne sont pas clés en mains, et certaines sont seulement hors d’eau et hors d’air, ce qui fait que la majorité des artisans, sauf le charpentier, ne réalise que 10 à 15 % de leur chiffre d’affaires avec la coopérative : c’est pour eux un complément d’activité.
Cette coopérative adhère à la Fédération française des artisans coopérateurs du bâtiment (FFACB) qui offre contrats de construction et assurances, pour une construction sûre pour les clients.
Perméabilité à l’air
Dans la maison, l’air neuf est soufflé dans toutes les pièces à vivre, puis extrait dans les pièces humides par une VMC double flux. L’air extérieur rentre par une entrée d’air unique, et non pas une multitude de petites entrées sur les fenêtres. L’entrée d’air est placée en façade derrière le bardage du garage, au nord. Le conduit est isolé jusqu’à l’échangeur, puis ce sont des gaines plates pour VMC.
L’air neuf passe sur un échangeur à plaques pour récupérer les calories sur l’air extrait. L’échangeur et son moteur sont placés dans le garage. L’encombrement de l’échangeur est de 50 x 50 cm.
À sa sortie, l’air repasse ensuite dans l’échangeur thermique du garage, puis est extrait en toiture de la maison.
Un essai officiel de test d’étanchéité à l’air a été réalisé fin 2010. Ce test d’infiltrométrie est réalisé sous une pression de 4 pascals et le volume soumis à l’essai est de 491 m3. L’essai a été réalisé par la méthode A, en pressurisation par paliers de pression décroissants.
L’indice de perméabilité à l’air Q4 demandé devait être inférieur à 0,6 m3/h et par mètre carré de surface froide, c’est-à-dire que la valeur de perméabilité recherchée était de 0,6 m3/h.m2.
Sur cette maison, le test a révélé un excellent résultat : la perméabilité surfacique est de 0,18 m2/h.m2 de surface froide, hors plancher bas. Ce résultat, se réjouit Gérgory Myotte-Duquet, est juste au-dessus des exigences du label allemand PassivHaus pour maisons passives.
Cependant, tempère-t-il, « le crédit d’impôt pour maisons à basse consommation (BBC) a aidé à la vente. Et il n’y a plus de demande en ce sens depuis que les aides fiscales ont été stoppées. »
Néanmoins, l’entreprise continue à réaliser systématiquement les tests d’étanchéité à l’air, par un testeur externe. Pour le client, c’est une preuve que la maison est bien étanche, même quand elle n’est pas terminée “clé en mains” (voir encadré ci-contre), et que le pare-vapeur a bien été posé sur la face intérieure du mur. Le test atteste de la qualité du travail et des menuiseries : les murs ne contiennent pas de vapeur d’eau. Grégory Myotte-Duquet indique « Ils sont perméables, avec une ouverture plus importante à l’extérieur qu’à l’intérieur selon la valeur Sd du matériau (Sd = résistance à la diffusion de vapeur d’eau), de façon à laisser l’humidité ressortir si elle est rentrée. La valeur Sd doit être cinq fois plus importante à l’extérieur qu’à l’intérieur, selon le DTU 31.2 pour les constructions à ossature bois.