La publication, samedi 21 mars, d’un communiqué commun de différents ministères et fédérations du bâtiment a provoqué, chez nos lecteurs et chez un grand nombre de professionnels du bâtiment, des réactions pour le moins virulentes.
Elles sont bien compréhensibles et nous ramènent à une seule interrogation : quelle est la notion de stratégie nationale pour un chantier, participer à la construction d’un hôtel ou d’un immeuble de bureaux, est-ce vital pour le pays ?
Je ne suis ni ministre ni président de fédération professionnelle mais mon avis est qu’il faudrait reprendre ses esprits avant de reprendre ses chantiers.
S’il est évident que la continuité des chantiers est importante pour l’économie nationale, la santé et la vie des gens est, bien évidemment, plus importante. Que dire aux opérateurs d’usines ou aux compagnons de chantiers qu’on devrait envoyer travailler alors que défilent sur les écrans des appels à rester chez soi ? Laisser une distance d’un mètre dans la queue d’une pharmacie ou d’un boulanger, oui mais sur un chantier…. ?
Alors que les entreprises du bâtiment redoublent de civisme en offrants leurs EPI aux professionnels de la santé, je pense que c’est une hérésie d’envoyer des milliers de travailleurs sur les chantiers, même si les mesures exposées dans le communiqué sont des plus censées... sur le papier.
Je pense également que tous les professionnels du bâtiment iraient comme un seul homme sur le chantier d’un hôpital provisoire mais aller poser des fenêtres chez des gens confinés…
Et je suis également certain qu’après cette dramatique crise sanitaire, aucun professionnel du bâtiment et de la construction, dirigeant ou salarié, ne trouvera rien à redire quand il faudra mettre les bouchées doubles, travailler la nuit ou le week-end, allonger la durée hebdomadaire du temps de travail ou réduire celle des congés d’été.
Mais en attendant, il convient, de sauver des vies et rester chez soi c’est sauver des vies : rien ne peut s’opposer à cela ! Je ne vais peut-être pas me faire que des amis en écrivant ces mots mais j’assume, je persiste et je signe.
Frédéric Taddeï
Directeur de la Publication, Rédacteur en Chef
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Merci à vous pour cette position!
Le communiqué de presse hier m’a horrifié.
L’Italie vient encore de recenser plus de 650 morts en 24 heures et ils ne sont pas au pic de l’épidémie entend-on.
Je viens d’entendre sur France Inter, Murielle Penicaud qui improvise et bafouille pour dire qu’on peut reprendre le travail sans dire qu’elle ne sait pas comment le virus se propage vraiment et alors que nous n’avons pas de moyens de protection.
Impressionnant !!
Tout mon soutien
Denis Garcia
Directeur du Cerfav
Merci FREDERIC pour cette clarté qui fait tellement défaut dans les discours et les non actes de nos gouvernants
Heureusement que nous ne manageons pas ainsi nos entreprises.
Jean-Gabriel CRETON
EURADIF SAS
Belle reprise et beau retournement 😉
Merci en tout cas .
Bonjour,
Bravo pour l’article !
Que nos gouvernants soient déconnectés de la vraie vie, cela ne surprend plus personne, nous avons l’habitude.
Mais que les fédérations du BTP (FFB, FNTP, Capeb) qui sont censées représenter notre profession puissent valider un tel accord, cela est bien plus grave.
Patrick BECK
ROMA FRANCE