Dans l'édition 2022 de son observatoire de la Construction, l'Agence Qualité Construction (AQC) lance une alerte sur la chute de volets coulissants. Que dit ce "Zoom Alerte” de l'AQC, dont le but est d' identifier les risques sériels au plus vite par une analyse qualitative de signaux faibles de notre base statistique Sycodés ?
Dans le cadre de son dispositif Alerte, l'agence explique que : "plusieurs sinistralités concernant des problématiques liées aux volets de façade ont émergé. La lecture des rapports fait apparaître plusieurs types de désordres. Il s’agit, par exemple, de défauts des fixations des rails et des guides.Ces pièces sont fréquemment décrites comme “fragiles”. Les conséquences de ces désordres sont souvent des risques de chute du volet. La sécurité des occupants et des passants est clairement en jeu.Les désordres trouvent leurs origines dans une mauvaise conception du produit. L'insuffisance de rails en partie inférieure entraîne le décrochage des volets à la suite d’évènements venteux non exceptionnels. Selon les experts, les pièces de quincaillerie (rails, galets, axes, butées...) qui composent les systèmes semblent peu robustes, poursuit l'AQC. Pour être performants, ces volets extérieurs devraient être fermés en cas de vent supérieur à 60 km/h, ce qui n'est pas une pratique courante. De tels vents provoquent en effet une déformation qui rend possible le déraillement des chariots bas et, par conséquent, le détachement des volets. Le dysfonctionnement peut également provenir aussi de l’altération du matériau avec les effets de retrait/gonflement des bois du fait de l'absence de protection rapportée. Le bois finit par pourrir et les assemblages se disloquent, ce qui provoque la chute des volets. Ces types de désordres conduisent très souvent à une impropriété à destination. En plus de l’incidence de ces désordres sur la sécurité des occupants et des passants, il est à noter que les chutes de volets de façade induisent des coûts de réparation de plus en plus élevés. Ainsi, un sinistre dans un logement collectif a récemment impliqué un coût de réparation supérieur à 300 000 euros », conclut l’AQC.
La réaction de Schenker Stores France / Ehret
Verre & Protections Mag a demandé à Schenker Stores France/Ehret une réaction à cette alerte de l'AQC. Rémy Poutot, Chef des Ventes Habitat pour la France, nous explique que " pour tout chantier, une bonne prescription est nécessaire afin d’informer correctement le décideur dans le choix du produit à mettre en œuvre au bon endroit! Cela évite d’utiliser des systèmes qui ne sont pas adaptés à des conditions météorologiques spécifiques. Et le respect de cette prescription est indispensable pour éviter une mauvaise solution qui peut paraître bien souvent moins onéreuse mais qui s’avèrera aussi bien moins robuste et pérenne, ajoute Rémy Poutot.
Nous concevons nos produits avec des matériaux durables qui ne s’altèrent pas dans le temps et dotons nos volets d’éléments de sécurité de manière à ce qu’une fois mis en œuvre, leur manipulation et leur utilisation soient sûres et durables. Toutes les commandes doivent être conformes aux caractéristiques techniques et sécuritaires que nous appliquons. Ce qui induit que dans nos commandes certains éléments de sécurité sont obligatoires même si ceux-ci viennent alourdir financièrement la commande, ajoute-t-il. Outre la bonne conception et la robustesse d’un produit, nous considérons que la formation des équipes de pose est tout aussi importante ! C’est aussi pour cela que nous insistons donc sur la notion de formation et que nous rappelons continuellement qu’il faut installer des produits testés et normés. Nous demandons à nos commerciaux d’accompagner leurs clients au démarrage du chantier afin d’éviter les confusions et les approximations, dans un agenda de chantier souvent chargé. C’est une mesure utile et non chronophage qui permet aussi de constater le bon sens du professionnel dans sa gestion de chantier", conclut Rémy Poutot.
Une réaction moins « généraliste », plus factuelle et impliquée aurait été aussi valable, voire plus de mon point de vue. La société Ehret a-t’elle eu connaissance de tels soucis avec ses produits ? Si oui, quelle analyse, quelles modifications cela a-t’il induit ?