Le nouveau ministre du Logement, Patrice Vergriete, a indiqué jeudi 24 août sur France Inter, qu'il était favorable à étendre à la métropole les travaux de Ma Prime Rénov’ déjà en place dans les territoires d'outre-mer. Au nombre de ces travaux éligibles figurent les protections solaires. « Je suis pour la généralisation des mesures Outre-mer, a déclaré Patrice Vergriete au micro de France Inter, car en métropole on a peut-être besoin d’outil permettant de s’adapter à la canicule (...). Je travaillerai dans ce sens-là ». Je pense que ce qui doit changer, c’est d’intégrer cette problématique de canicules dans l’adaptation des logements. Si on élargissait ces dispositifs ? Si on s'appuyait sur l'expérience de l'outre-mer pour la généraliser à la métropole ? Moi je suis plutôt favorable à ça », a également ajouté le ministre du logement.
Une idée évoquée en juillet dernier dans le rapport du sénateur Guillaume Gontard
Rappelons qu'en juillet dernier, Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère et rapporteur de la Commission d'enquête sur l'efficacité des politiques publiques en matière de rénovation énergétique avait présenté à la presse ses conclusions et propositions. Le Sénat avait créé cette commission d’enquête afin de comprendre pourquoi la France ne parvient pas à atteindre ses objectifs en matière de rénovation énergétique et de proposer des solutions pour y remédier.
Deux propositions clés pour les métiers de la protection solaire avaient alors été faites :
Intégrer le confort d’été dans la méthode du DPE (méthode 3CL)
« Même si la question du confort d’été n’a pas été totalement ignorée par le nouveau DPE - il s’agit bien d’un de ses critères -, elle est très insuffisamment prise en compte. Tout comme les équipements liés au confort d’été ne font pas l’objet des dispositifs d’aide à l’instar de MaPrimeRénov’ qui fait l’impasse sur cette dimension, cet enjeu n’est pas au cœur des diagnostics et des audits, alors qu’il est reconnu dans le bâtiment neuf à travers les normes de construction, à l’image de la RE2020 (réglementation environnementale2020 qui fait suite à la RT2012 ou réglementation thermique 2012). »
Élargir Ma Prime Renov aux travaux de confort d’été
« Des dimensions importantes de la rénovation énergétique ne sont aujourd’hui pas prises en compte. Les travaux de confort d’été sont d’une importance égale, en termes de bien-être et réduction de l’émission de gaz à effet de serre et de la consommation d’énergie, aux travaux visant à optimiser le chauffage, mais ils constituent l’angle mort des politiques actuelles d’aide à la rénovation énergétique. De même l’auto-rénovation énergétique n’est pas prise en charge par Ma Prime Rénov’, alors qu’elle peut aider à massifier la rénovation énergétique. Il est donc proposé dans un premier temps d’élargir Ma Prime Rénov’ à des travaux de confort d’été ainsi qu’à des travaux d’auto-rénovation énergétique accompagnée. »
Le rapport préconisait également la mise en place d'un système de pilotage des consommations et des systèmes du bâtiment dès le début du parcours de rénovation. Ces systèmes génèrent des économies d'énergie sur tous les usages (qui peuvent être immédiatement réinvesties pour d'autres gestes).
Réaction très positive d'Actibaie
Le Groupement Actibaie, syndicat professionnel du Bâtiment affilié à la FFB, félicite le ministre pour cette décision forte, qui va dans le sens de ses propositions et de celles avancées par la Fondation l’Abbé Pierre. « Le gouvernement a bien compris l’urgence de faire face à l’intensification des vagues de chaleur, comme celle qui frappe actuellement la France. C’est un premier pas dans la bonne direction. Si le retour d’expérience est bon, il faudra également l’élargir vers d’autres dispositifs comme les Certificats d'Économie d’Énergie et la TVA réduite », précise Hervé Lamy, délégué général au Groupement Actibaie.
« Nous attendons néanmoins de voir les contours du dispositif, à savoir le budget qui sera alloué à ces aides et les gestes de rénovation qui seront intégrés à MaPrimeRénov’. En effet les stores et volets restent les produits d’occultation qui permettent de réduire le plus efficacement la température intérieure dans les bâtiments en période estivale. Selon le type de protection solaire utilisée, il est possible de réduire la température intérieure de 2°C à 5°C et ce quelle que soit la zone géographique. L’intégration des protections solaires et d’autres mesures dans MaPrimeRénov’, au-delà de la question financière, donnera plus de visibilité à ces solutions. »
En effet, dans une récente étude de l’Ifop pour le Groupement Actibaie, 22% des ménages déclarent ne pas être suffisamment informés et ne pas savoir quoi faire pour améliorer la performance thermique de son logement.
« Nous espérons que toutes les solutions seront considérées pour efficacement protéger les Français de la chaleur et ainsi limiter le recours croissant à la climatisation », conclut Hervé Lamy.