Pas de panique, toutefois, les cours du fer et de l’acier croissent, mais ils sont loin d’avoir atteint les sommets de 2011 et du début 2012. En Europe du Nord, l’acier en rouleau a atteint 712,50 €/tonne vendredi 29 janvier en fin de journée, soit 1,5 €/t de plus que la veille, 1,25 €/t de plus que le vendredi 22 janvier et 47,5 €/t de plus que le 29 décembre 2020. Cette augmentation s’explique principalement par une relative rareté du minerai de fer, la matière première de l’acier, mais aussi par une légère diminution de la production mondiale d’acier brut de 0,9% en 2020. La raison mise en avant est avant tout la pandémie de la COVID-19 qui a, tout à la fois, chamboulé l’extraction du minerai de fer, notamment dans les trois principaux pays producteurs que sont la Chine, l’Inde et la Russie, très fortement perturbé le transport maritime dont les coûts explosent et bouleversé l’activité des aciéries. Le coût du transport du minerai de fer en vrac, reflété par le Baltic Exchange Dry Index, est passé de 1119 le 9 décembre 2020 à 1854 le 13 janvier 2021, avant de redescendre à 1452 le 31 janvier 2021.
Au moment où s’amorce une certaine reprise, notamment en Asie, les prix se tendent et évoluent à la hausse. Le nickel, utilisé pour la production d’acier inoxydable a lui-aussi fortement augmenté. Toute la difficulté, naturellement, consiste à prévoir le mouvement du prix de l’acier dans les semaines et mois qui viennent. Le 31 janvier, l’acier brut atteint 346 €/tonne sur le LME (London Metal Exchange). Selon la World Steel Association, qui rassemble tous les producteurs d’acier dans le monde, après avoir chuté de 15,2% en 2020, la demande d’acier dans l’Union Européenne devrait augmenter de 11% en 2021. La demande mondiale augmentera de 4,1%. La production d’acier en Europe a augmenté en décembre 2020 par rapport à décembre 2019 : +14,8% en Allemagne, +3,2% en Italie et 3,7% en France. La demande va augmenter, mais l’offre croît aussi. Un consensus mou se dégage en faveur d’une continuation de la hausse des prix du minerai de fer et de l’acier au moins jusqu’à l’été 2021.
De manière plus pratique, quelles sont les répercutions de ces hausses sur le prix des produits de construction ? Fin janvier, le profilé rectangulaire en acier brut (s235) utilisé en structure, de section 30 x 15 mm, d’épaisseur 1,5 mm, en barre de 6 m de longueur, est proposé à 2,18 € HT/ml. Le profilé en U (11 x 30 mm, 2 mm d’épaisseur) en acier s235 et en barre de 6 m atteint 2,16 € HT/ml. Nous allons suivre l’évolution de ces deux produits au cours des semaines à venir et nous vous rapporterons toute évolution significative.
les renforts acier ne pèseraient que 2% du coût moyen d’une fenêtre PVC
Les fabricants de fenêtres, portails et façades en acier, pour l’instant, n’ont pas annoncé de hausses de leurs tarifs. Les fabricants de fenêtres en PVC, qui, pour les dimensions de fenêtres importantes et pour leurs coulissants, utilisent des renforts en acier, n’ont rien dit non-plus. Il faut préciser que, selon une étude du BIPE, les renforts acier ne pèseraient que 2% du coût moyen d’une fenêtre PVC. De la même manière, nous tenterons de suivre l’évolution de leurs tarifs.
En revanche, la répercussion sera immédiate sur les fers à bétons et autres treillis métalliques, ainsi que sur les canalisations en fonte et en acier. Comme le cuivre ou les panneaux de zinc pour toiture, le prix de ces matériaux suivent en effet au plus près l’évolution du coût des matières qui les composent.