Pour ce fabricant multi-matériaux de menuiseries, l’important est de répondre rapidement aux besoins des artisans, avec des solutions “cousues main” réalisées avec les machines les plus adaptées. L’investissement 2020 a été consacré au PVC.
Le terrain actuel, avec ses 27 000 m2 de bâtiments, est saturé depuis le dernier agrandissement, une “tour” de bureaux construite en 2017. Mais un terrain de 9 hectares situé dans la même zone a été acquis pour de futurs projets.
Leul Menuiseries transforme aussi bien le bois, que le PVC et l’aluminium pour fabriquer des portes et fenêtres sur-mesure, avec pour seul objectif une qualité à la hauteur des attentes de ses clients artisans. Cette entreprise familiale du nord des Deux-Sèvres a regroupé ses trois ateliers de menuiserie sur un site unique, qu’elle n’a cessé d’aménager depuis 1990, dans la zone industrielle de Louzy, en périphérie de Thouars.
110 000 ouvertures produites annuellement par 400 collaborateurs
En 1973, Dominique Loeul a tout juste 23 ans lorsqu’il installe dans un village proche de Thouars, son atelier de menuiserie bois, dans lequel il fabrique, seul, des fenêtres qu’il pose chez ses clients, des particuliers du Thouarsais.
Depuis, bien des changements sont intervenus dans son entreprise. Guidé par sa passion des machines et par un sens aigu des besoins du marché, Dominique Loeul ne tarde pas à donner une tournure plus industrielle à son outil de production. En 1990, il “prend le train du PVC” sans pour autant abandonner le bois. Dès lors, la croissance de l’entreprise s’accélère. En 1996, Leul Menuiseries se lance dans l’alu, avec le même succès, arrêtant cette même année l’activité de moulure, démarrée en 1982.
Aujourd’hui, avec 110 000 ouvertures produites par an, 400 collaborateurs et un chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros, l’entreprise est l’un des fleurons de l’industrie thouarsaise. Principal matériau travaillé, le PVC représente plus de 50 % de l’activité globale. Quel que soit le matériau des menuiseries fournies, la réputation du fabricant a largement dépassé la région, puisque 3 600 artisans répartis sur presque tout le territoire lui font confiance.
« En moyenne, nous produisons 450 menuiseries de tous types par jour, toutes différentes », souligne Dominique Loeul. Le fondateur de l’entreprise reste présent au quotidien, bien qu’il ait organisé sa succession de longue date : son fils aîné Ludovic dirige la société depuis plus de dix ans, tandis que son autre fils Alexandre gère le service Système d’information.
Investir pour rester au top
Particulièrement attentif au choix des équipements techniques et à l’organisation des ateliers, le comité directeur de l’entreprise estime indispensable d’investir en continu dans son outil de production, sur des équipements performants et certifiés (et souvent à l’avant-garde : par exemple, Leul était parmi les premiers industriels à s’équiper d’une ficheuse pour les dormants, révolutionnaire en 1995).
Avec trois matériaux à travailler, il s’agit de maintenir les trois ateliers à un niveau technologique satisfaisant.
Les investissements de 2020 ont été concentrés sur l’atelier PVC. « La refonte de cet atelier a commencé par l’arrivée d’un nouveau centre de débit des renforts », raconte Hervé Pelé, le directeur commercial et marketing, « il nous fallait un système automatique de vissage des renforts sur le PVC, pour remplacer deux machines qui ne permettaient plus d’augmenter la cadence. » Poussée à son terme, la réflexion a mené à d’autres transformations pour un total avoisinant les 3 millions d’euros. Au centre de débit des renforts s’est ajoutée l’installation d’un nouveau système d’aspiration centralisé (en juillet). La pièce maîtresse de l’atelier a été livrée fin août : un centre d’usinage dernière génération qui, une fois atteint son rythme de croisière, remplacera les deux centres préexistants. « Cela nous permet d’augmenter notre capacité de production d’environ un tiers, ce qui laisse une belle marge de progression », indique Hervé Pelé.
En sortie de la ligne de dormants sera installée, fin décembre, une platineuse.
Même si les cinq lignes de soudage et ébavurage peuvent absorber une augmentation de la cadence sans difficulté, l’acquisition de soudeuses sans ébavurage est envisagée. « Compléter la modernisation de l’atelier PVC en revoyant les opérations en aval n’est pas une priorité, mais nous y viendrons tôt ou tard. Les demandes de menuiseries de couleurs sont de plus en plus importantes. Comme nous n’avons pas de ligne dédiée, nous passons tous les profils dans les mêmes machines », résume Hervé Pelé.
Bien d’autres projets à venir
Une dizaine d’autres développements en gestation sont déjà bien avancés. Parmi ceux-ci, Leul Menuiseries compte optimiser l’expédition, en réaménageant l’agencement du site et en agrandissant les plates-formes de chargement, afin de fluidifier les circulations.
Côté équipement, c’est au travail du bois que seront consacrés les prochains investissements : « Nous prévoyons une refonte des gammes d’ici à 2023 ou 2024, de façon à les adapter à notre finition Totale Usine. La couleur sur le bois est une demande de plus en plus forte et représente aujourd’hui plus de 50 % du marché », explique Hervé Pelé. Aujourd’hui, la finition totale des menuiseries bois de Leul est sous-traitée avec un partenaire local, qui utilise un robot de laquage développé pour Leul. « Nous devons adapter notre fabrication, de façon à faciliter l’application de la peinture. »
Des produits et des services sur-mesure
“Leul vous va si bien”, le slogan choisi pour exprimer l’idée du “cousu main”, s’applique aux produits mais également aux services supports. Livrer sous trois à quatre semaines implique de maîtriser parfaitement le processus, avec une gestion numérisée de la commande de bout en bout.
Une autre spécificité de l’entreprise, qui favorise aussi sa réactivité, est d’avoir intégré la maintenance de l’outil de production. Les 20 personnes du service maintenance sont prêtes à intervenir immédiatement. « Il était primordial d’être autonome de ce point de vue, pour ne pas perdre de temps. Nos équipes sont polyvalentes, mais chaque membre a aussi sa spécialité », précise Dominique Loeul. Ce service réfléchit aussi à des process machine propres à l’entreprise.
Il a été entièrement repensé il y a quatre ans, pour gagner en qualité et en rapidité de production. Tout est fait pour éviter d’abîmer la menuiserie : le travail à hauteur et la mise en place de la transitique ont permis de limiter les rayures sur les profils.
Matériau historique de l’entreprise, le bois conserve une place à part. Cette matière noble est travaillée, comme le veut la tradition, de façon encore très manuelle. Certaines phases seront prochainement optimisées par la modernisation de l’outillage.
1 comment