Un peu plus de 20 ans après sa création par Régine et Thierry Corre, le groupe Fineiral, qui englobe les entreprises Reinal, Algis et Aluminia Extrusion, s’apprête à entrer dans une nouvelle phase de son histoire.
En effet, au début de l’année, les deux fondateurs ont annoncé l’arrivée à la direction de leurs deux filles Marlène Auger et Lysiane Corre. Objectif : qu’elles prennent la relève de leurs parents, à terme. Mais la phase de transmission se fera tout en douceur puisque Régine et Thierry Corre ne comptent pas quitter le groupe avant une période d’au moins quatre ou cinq ans.
L’esprit entrepreneurial transmis à leurs enfants
Marlène Auger, 43 ans, a commencé sa carrière en tant qu’avocate en droit des affaires et fiscalité à Paris, avant de travailler dans l’entreprise familiale pendant cinq ans. Puis elle s’est lancée avec son époux dans un projet de création d’entreprise : un site d’inscription et de billetterie en ligne, toujours en fonctionnement à l’heure actuelle.
De son côté, Lysiane Corre, 37 ans, a fait des études de droit avant de travailler dans un groupe bancaire breton et d’entreprendre à son tour. « L’idée de reprendre l’entreprise familiale a toujours été très présente, on a un très fort esprit entrepreneurial dans la famille », ajoute la plus jeune sœur. Voilà pourquoi lorsque leurs parents ont senti que le moment était venu pour eux de leur transmettre l’entreprise, ni l’une ni l’autre n’ont hésité.
De leur côté, Régine et Thierry Corre avaient aussi particulièrement à cœur de céder le groupe à leurs enfants. « On a toujours espéré que nos filles entreraient dans l’aventure. Nous avons déjà vécu l’expérience d’avoir vendu une entreprise que nous avions créée et développée pendant 14 ans. Je parle de la SFPI à Fougères », se souvient Régine Corre. « Avec tout l’investissement que nous avons mis dans la création en Vendée de Reinal en 2003 puis du groupe Fineiral en 2009, il aurait été vraiment regrettable d’avoir à vendre cette entreprise en plein développement. On ne voyait pas notre succession de cette manière-là. Et comme nos filles sont partantes pour cette aventure, nous allons les accompagner dans ce chemin de la compétence, de la connaissance, de la transmission des informations. »
Promesse d’une continuité pour le groupe
L’annonce de l’arrivée des deux jeunes femmes a été bien accueillie par les 110 salariés du groupe, et même avec soulagement : « ils n’avaient pas envie d’apprendre l’anglais, vous voyez ce que je veux dire ? » plaisante Thierry Corre. Régine Corre raconte : « On les a réunis par équipes pour leur annoncer que nos enfants avaient souhaité rejoindre le groupe et continuer l’aventure avec eux, et ils étaient ravis. Il faut dire qu’ils sont nombreux à déjà connaître Marlène et Lysiane. Elles ont toutes les deux travaillé dans l’entreprise à des moments différents. »
Cependant, toutes les deux ont conscience de la responsabilité qui va leur incomber et du travail qui les attends : « On vient d’arriver, je redécouvre l’entreprise qui s’est beaucoup développée depuis mon départ. J’ai encore toute la partie extrusion à maîtriser, et il y aura la fonderie dans un second temps », indique Marlène, faisant référence au projet de fonderie bas carbone Coralium, en phase de montage en Vendée à l’heure actuelle, en collaboration avec le groupe Liebot (lire notre article).
Le groupe en tout cas n’a pas l’intention de ralentir sur ses projets d’agrandissements en cours. « Il ne faudrait pas que nos enfants s’ennuient après notre départ ! », plaisante Régine Corre, avant de conclure « Le plus important, c’est que tout le monde trouve sa place. Ce sont des moments fantastiques de pouvoir accompagner ses enfants dans la création, le développement, la reprise d’un projet. C’est une satisfaction personnelle pour nous de voir l’issue que l’on donne à notre développement, à la continuité de nos entreprises », conclut-elle.