À nos lecteurs
Une revue professionnelle n’est pas un produit statique. C’est au contraire un ensemble d’idées, d’informations, de veilles, de découvertes, de surprises et surtout surtout… de connexion avec les marchés de ses lecteurs. Dans ce premier numéro de l’année 2022, nous avons souhaité mettre en avant, en créant deux nouvelles rubriques, les entreprises de taille intermédiaires avec “Parole de Pro” et les opératrices et opérateurs avec “Une femme et/ou un homme - un métier”. En allant à sa rencontre, nous voulons mettre l’accent sur le rajeunissement des professions et la féminisation (encore trop faible) de métiers auxquels s’adresse Verre & Protections Mag.


Élodie Vachon, 36 ans, travaille chez Cetih, sur le site de Machecoul bois, depuis plus deux ans. Une entreprise qu’elle a d’abord intégrée en contrat d’intérim avant d’être embauchée en CDI en janvier 2022. Elle nous raconte son parcours et nous parle de son métier. Avec enthousiasme.

Exercer un métier manuel, travailler une matière noble – le bois –, faire preuve de rigueur et de minutie, tout cela dans une ambiance de travail conviviale et bienveillante : le poste d’agent de production qu’occupe Élodie Vachon depuis janvier 2022 sur le site de Machecoul bois (Loire Atlantique), répond parfaitement attentes de la jeune femme de 36 ans.
C’est en septembre 2019 que cette dernière a intégré pour la première fois l’entreprise dans le cadre d’un contrat en intérim.

Préparation et contrôle des lames

Titulaire d’une licence pro en agroalimentaire et en production, Élodie explique avoir travaillé dans plusieurs domaines avant de rejoindre Cetih : l’agroalimentaire, l’agriculture, la vente sur les marchés, la maroquinerie, la réception de marchandises… « Avant mon premier contrat chez Cetih, j’avais arrêté de travailler pendant deux ans pour m’occuper de mes enfants et j’en ai profité pour réfléchir à mon projet professionnel car je voulais changer de domaine d’activité, explique-t-elle. L’alimentaire ne correspondait plus à mes attentes. Lorsque j’ai travaillé en maroquinerie, j’ai vu que j’aimais les métiers manuels, tout ce qui demande de la minutie ».
Depuis son arrivée il y a deux ans, Élodie a occupé différents postes sur le site de Cetih spécialisé dans la production de portes d’entrée bois et mixtes, et appris différents gestes techniques : égrenage, camouflage, utilisation d’un pistolet industriel pour mettre de l’anti-tanin sur les portes… « Au départ, on travaille en binôme, pour apprendre les gestes, ensuite c’est en faisant qu’on apprend et qu’on devient opérationnelle », confie Élodie.
Aujourd’hui, au sein de l’équipe de montage, elle est chargée de la préparation et du contrôle des lames qui vont être assemblées pour fabriquer des portes à lames. « Cela demande de la rigueur, de la minutie, car si je contrôle mal mes lames, derrière il peut y avoir des défauts techniques et elles doivent repartir à la production. Il faut que je sois très vigilante sur la qualité des lames que j’emmène ensuite à la teinte et à la lasure, avant l’étape du montage. Pour les lames que je contrôle, j’utilise deux essences de bois et pour l’une d’elles, le chêne, je suis amenée à poncer avec une ponceuse orbitale : c’est important de faire attention aux bons gestes, d’avoir la bonne posture pour éviter les troubles musculo-squelettiques ».

“Top 5” et session d’échauffement

Une question prise à cœur chez Cetih où depuis plusieurs années un travail de fond est mené sur l’ergonomie des postes de travail. Des chariots ont par exemple été spécialement créés pour transporter les portes, permettant de réduire au maximum tout ce qui est port de charge et du même coup ouvrir de plus en plus ces métiers aux femmes qui sont aujourd’hui quatre au sein de l’équipe montage (sur 25 personnes). Par ailleurs, chaque matin, explique Élodie, une session d’échauffement et d’étirement est organisée afin de prévenir les faux mouvements. Ce moment intervient juste après le “Top 5 ”, nom donné à la réunion d’équipe qui ouvre la journée de travail. L’occasion, pendant une dizaine de minutes, de faire un briefing sur les spécificités du jour, de déterminer les priorités, d’évoquer, s’il y a lieu, les problèmes rencontrés la veille… « C’est bien parce qu’on commence la journée en sachant ce qu’il y a à faire, les points de vigilance à avoir », témoigne Élodie.
Cette dernière confie apprécier ces temps d’échanges, tout comme l’ambiance et l’esprit qui règnent chez Cetih : « Par rapport aux autres expériences que j’ai pu avoir, on prend le temps de nous former. Il y a aussi de l’entraide. Il y a des personnes qui n’ont pas de formation en menuiserie et qui aujourd’hui montent des portes parce qu’on leur a montré, on leur a expliqué, j’aime beaucoup ces valeurs-là. Il y a aussi la possibilité d’évoluer au sein de l’entreprise ». Et de continuer à apprendre, ce qu’Élodie aime par-dessus tout.